APP下载

Changer les perceptions

2018-05-11

中国与非洲(法文版) 2018年5期

Une célébrité chinoise part en mission pour aider à la conservation de la faune africaine à travers la sensibilisation

Jiang Yiyan et Sudan.

le 20 mars, Sudan, le dernier rhinocéros blanc du Nord, est mort au Kenya,ne laissant derrière lui que deux espèces de femelles blanches de son espèce, Naju, lafille de Sudan, et Fatu, sa petite-fille.

La sous-espèce a parcouru la planète pendant environ 50 millions d’années et était autrefois abondante dans les prairies d’Afrique centrale. La mort de Sudan a marqué le début de l’extinction de la sousespèce, hâtée par le désir de l’humanité pour les cornes.

Les statistiques réalisées par une ONG de protection de la faune sauvage, WildAid,ont révélé qu’au cours des 40 dernières années, 90 % des rhinocéros ont été tués par le braconnage et la destruction de leur habitat. Cela a incité les conservateurs de la faune à prendre des mesures.

Le 10 avril, en marge de la conférence annuelle du Forum de Boao pour l’Asie, Hou Weili, journaliste de CHINAFRIQUE, a parlé à Jiang Yiyan, une célébrité chinoise dédiée à la protection de la nature et de la faune.

Jiang a commencé à servir comme ambassadeur bénévole pour WildAid en 2016 et n’est pas étrangère à l’Afrique. Auparavant, elle a effectué plusieurs visites au Kenya, en Tanzanie et en Éthiopie, entre autres pays. Au cours de cette année, en collaboration avec WildAid, elle afilmé un documentaire intitulé Le dernier des rhinocéros, dans le but de sensibiliser le public à la conservation de la faune.

CHINAFRIQUE : Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir un défenseur de la nature et àfilmer le documentaire sur les rhinocéros blancs en Afrique ?

Jiang Yiyan :J’ai été choisie par WildAid.J’aime et respecte ce que la nature a o ff ert.Au cours des 10 dernières années, j’ai été plusieurs fois en Afrique quand mon travail l’a permis.

J’ai pris des photos de la savane, écrit des histoires liées à l’Afrique et organisé une exposition de photographies pour présenter mes œuvres, dont la plupart étaient inspirées par la belle faune africaine et son peuple hospitalier. Je crois qu’ils ont apprécié le fait que nous partagions la même vision en matière de conservation de la nature.

Je pensais connaître très bien l’Afrique avant que WildAid ne m’approche [pour aider leur cause et filmer le documentaire]. Mais ensuite j’ai appris la situation des rhinocéros. Ils sont au bord de l’extinction. J’étais choquée. J’ai ressenti le besoin de faire quelque chose de positif. J’ai donc accepté l’o ff re sans hésitation.

Vous avez mentionné que vous avez visité l’Afrique avant cela à plusieurs reprises.Pouvez-vous mettre en évidence les différences entre être un touriste et un défenseur de la nature ?

Au départ, j’ai visité l’Afrique en tant que photographe touristique et indépendant,avec enthousiasme pour le continent. Je voulais partager la beauté de ce que j’ai vu à travers mon objectif avec mes compatriotes de la meilleure façon possible.Mais je n’avais aucune idée d’une réalité cruelle cachée derrière une telle beauté.Ces espèces de rhinocéros sont constamment confrontées à la brutalité humaine.Néanmoins, je suis heureuse de dire que depuis que je me suis associée avec WildAid pour la cause de la conservation de la faune, j’ai développé un sens personnel de la responsabilité en préservant la nature pour lutter contre l’extinction de la faune.

Pourriez-vous décrire votre expérience pendant que vous tourniez le documentaire, Le dernier des rhinocéros, et nous raconter votre rencontre personnelle avec Sudan ? Qu’est-ce qui vous a le plus impressionnée pendant ce voyage ?

En tant qu’étranger, je suppose que lorsque vous visitez l’Afrique pour la première fois,vous êtes emballé tous les jours. C’est incroyable et rempli d’expériences rafraîchissantes au quotidien. Pendant le tournage, j’ai appris à connaître les dangers et les défis d’être un ambassadeur de la faune. J’ai été impressionnée par la façon dont l’humanité et les animaux pouvaient vivre en harmonie. Je suis allée voir un bébé rhinocéros orphelin, je l’appelle Little Girl. Elle a été bien prise en charge par les soldats locaux qui lui ont appris à utiliser sa corne, à se baigner et à revendiquer un territoire. C’était comme une relation de père àfille. J’ai été profondément émue par cela. Je compatis toujours avec ce rhinocéros orphelin car elle doit vivre le reste de sa vie comme une espèce menacée en raison de la perversité humaine.

Jiang Yiyan (deuxième à partir de la droite) promeut la protection de la faune lors du Forum de Boao pour l’Asie.

En tant quefigure public, que pouvez-vous faire pour sauver la faune ?

Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir.J’encourage le public à prendre des mesures immédiates pour mettrefin aux tragédies similaires qui ont mené au sort de Sudan et de Little Girl. Ils n’appartiennent pas seulement à l’Afrique et à l’Asie, mais à la planète entière.

Je corrigerai l’idée fausse du public sur la valeur des cornes de rhinocéros. Scientifiquement, le composant des cornes de rhinocéros est principalement la kératine,qui je crois ne devrait pas être prescrite pour soigner les maladies. J’ai l’intention de plaider en faveur des droits des animaux et de l’éradication du braconnage. À mon avis, les collectionneurs qui veulent que les cornes soient des artefacts devraient visiter davantage la savane, peut-être que cela changerait leur perception des animaux.S’ils voyaient à quel point il est cruel de tuer un animal juste pour avoir la corne,ils ressentiraient de la honte et de la pitié.

En tant qu’actrice,filmer un tel documentaire ne va pas vous rapporter en termes d’image ou d’argent. Pourquoi avez-vous tout de même choisi de le faire ?

Il ne s’agit pas seulement de la renommée et des gains. Il s’agit d’un but en tant que personne. J’espère pouvoir combiner la cause avec ma carrière, par exemple, pour tourner plus defilms liés à la protection de la faune afin que de plus en plus de gens puissent en apprendre davantage sur la nature et la faune à travers mesfilms. Je suis amoureuse de la nature. Peut-être que c’est la raison pour laquelle je veux être un modèle qui inspire les autres à en profiter aussi. En fait, nous avons tous la responsabilité de protéger notre planète.

Quels sont vos projets futurs concernant l’Afrique ?

J’ai l’intention de retourner à la réserve kényane bientôt pour rendre visite à Little Girl,et travailler sur plus de campagnes concernant la faune là-bas. Je voudrais promouvoir les voyages verts en Afrique auprès du public chinois. Une chose est sûre, une fois que vous voyez la faune face à face, vous ne pouvez que l’aimer davantage et la protéger spontanément. Je crois que les circuits commerciaux contribueront au tourisme local,créeront des emplois et augmenteront les revenus du tourisme afin que les pays hôtes puissent améliorer les moyens de subsistance des gens et mieux protéger la faune.Nos futures générations devraient avoir la chance de voir la faune. C’est notre responsabilité de prendre des mesures pour que cela se produise. Sans la faune, notre planète serait un écosystème incomplet.