L’ambassadeur du Soudan en Chine,Omer Mohamed Ahmed Siddig.(XINHUA)

L’ambassadeur soudanais dévoile la voie vers un partenariat économique plus fort avec la Chine

Cette année marque le 65eanniversaire des relations bilatérales entre la Chine et le Soudan, une période caractérisée par une coopération amicale et solide.Au fil des ans,les deux nations ont considérablement élargi leurs interactions dans divers secteurs.Dans une interview récente accordée àCHINAFRIQUE,

Omer Mohamed Ahmed Siddig, ambassadeur du Soudan en Chine, a souligné l’importance de porter ces relations à un niveau supérieur.Voici des extraits édités de cet entretien :

CHINAFRIQUE:Quelle est l’évolution des relations sino-soudanaises depuis l’établissement des relations diplomatiques il y a 65 ans ?

Omer Mohamed Ahmed Siddig : Nous célébrons cette année le 65eanniversaire des relations sino-soudanaises,un partenariat que nous valorisons énormément.La Chine représente pour nous un allié de confiance, que ce soit sur le plan politique, économique ou culturel.Au cours de ces 65 années, nos relations n’ont cessé de se renforcer.Des accords stratégiques nombreux et variés ont été mis en place, notamment dans le secteur économique.La Chine joue un rôle clé dans plusieurs projets de développement au Soudan, parmi lesquels l’industrie pétrolière se distingue particulièrement.Grâce à cette collaboration, notre industrie pétrolière a connu une amélioration significative.

L’infrastructure est un autre domaine de coopération notable.Par exemple, le Friendship Hall, un centre de conférences international à Khartoum, a été construit par la Chine dès les années 1970.Il reste un symbole fort de l’amitié sino-soudanaise.La Chine a également construit de nombreux barrages et ponts, contribuant significativement à notre infrastructure.

Dans les secteurs agricole et minier, plusieurs entreprises chinoises opèrent avec respect et efficacité, créant une situation bénéfique pour les deux parties.Contrairement à d’autres pays qui adoptent une approche unilatérale, les projets chinois ont un impact social positif.Ils contribuent au développement des communautés locales, à travers la construction d’écoles,d’hôpitaux, et l’amélioration de l’accès à l’eau et aux installations sanitaires.Un exemple concret de cette coopération est le pont Hantoub dans ma ville natale,ainsi qu’une route de plus de 300 km construite dans les années 1970, toujours parmi les meilleures du pays.

Sur le plan éducatif et social, la coopération s’est également intensifiée.L’Institut Confucius de l’Université de Khartoum, proposant des cours de chinois, a connu une demande étudiante exceptionnelle.De plus, des milliers de bourses ont été accordées à des étudiants soudanais pour étudier en Chine, certains ayant obtenu des diplômes avancés et devenant des figures influentes au Soudan.

Les mariages mixtes sino-soudanais témoignent également de cette relation étroite.Ces familles, où cohabitent cultures chinoise et soudanaise, vivent en harmonie, leurs enfants excellant dans leurs études et leurs carrières.

En somme, ces 65 dernières années ont été marquées par un approfondissement des relations dans tous les domaines.

Le Soudan est l’un des premiers pays à avoir adhéré à l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR).Comment évaluez-vous le développement de l’ICR au cours des dix dernières années ?

Dix ans après son lancement, l’ICR s’est avérée être une initiative extrêmement bénéfique.Le Soudan, en tant que l’un des premiers adhérents, a observé de près son évolution.Cette initiative ne se limite pas au développement économique ; elle englobe également des aspects sociaux, éducatifs et culturels.

Un exemple fascinant de la profondeur historique de nos relations avec la Chine est la découverte de porcelaine chinoise datant de près de 2 000 ans dans l’une de nos pyramides au nord du Soudan.Cela atteste des échanges anciens sur la Route de la soie.Aujourd’hui,l’ICR ravive ces échanges culturels et commerciaux,et la Chine, avec ses solides capacités économiques,joue un rôle clé dans ce renouveau.

Le pont Duweim, une réalisation chinoise au Soudan,le 3 novembre 2011.(CNSPHOTO)

Géographiquement, le Soudan occupe une position stratégique au cœur de l’Afrique, reliant le nord, le centre, le sud, l’est et l’ouest du continent.Cette situation fait du Soudan un carrefour essentiel pour les transports en Afrique.Actuellement, nous développons des projets de coopération régionale, tels qu’une ligne ferroviaire reliant le Soudan au Tchad, ainsi qu’une route allant d’Alexandrie en Égypte vers le Soudan et s’étendant vers le reste du continent.

L’ICR est donc une initiative perspicace qui promet de dynamiser les échanges économiques et culturels à travers les régions impliquées.

Considérant les défis mondiaux actuels, quelle est selon vous l’importance de l’Initiative pour la sécurité mondiale (ISM) proposée par le Président Xi Jinping pour la paix et le développement dans le monde ?L’ISM est une intervention opportune et perspicace, qui survient à un moment crucial pour la paix mondiale.Elle reflète une approche distincte axée sur la paix et la stabilité, contrastant avec les orientations plus conflictuelles de certains autres grands pays.

Les principes de l’ISM, notamment l’appel au règlement pacifique des conflits, sont extrêmement pertinents.Prenons l’exemple de la situation en Ukraine : si la communauté internationale avait adopté les principes de l’ISM, il aurait été possible de résoudre ce conflit plus efficacement.Ce qui est essentiel dans l’ISM, c’est son adhésion à un règlement pacifique des conflits, en harmonie avec les principes de la Charte des Nations unies.

Un autre aspect crucial de l’ISM est le respect des intérêts des autres nations, sans que les grandes puissances n’imposent leur volonté au reste du monde.La reconnaissance de cette responsabilité est fondamentale.Ainsi, l’ISM se présente comme une stratégie essentielle et peut-être la plus appropriée pour prévenir et résoudre les conflits à travers le monde.Pour consolider davantage les relations entre nos deux pays, sur quels aspects pensez-vous que des efforts conjoints devraient être concentrés ?

À la Shanghai-Sudan Pharmaceutical Company, située dans le nord de Khartoum, des employés emballent des médicaments,le 24 avril 2022.(XINHUA)

Actuellement, nos relations politiques sont solides, et nous bénéficions d’un soutien mutuel significatif, que ce soit dans des forums régionaux ou internationaux comme l’ONU ou le Conseil des droits de l’homme.Nous maintenons notre soutien à la Chine sur les questions de la mer de Chine méridionale et de Taiwan, adhérant fermement à la politique d’une seule Chine, car pour nous, la Chine est indissociable.

Nous bénéficions également d’échanges fructueux d’idées entre nos leaders et nos ambassades, avec des liens forts établis avec différents départements et ministères chinois.

Cependant, il est essentiel de renforcer davantage nos relations économiques.Pour solidifier nos relations bilatérales, il est crucial de développer des intérêts communs, ce qui ne peut se réaliser qu’à travers des interactions et engagements économiques plus soutenus.De tels efforts économiques conjoints peuvent,en retour, renforcer nos liens politiques.CA