La revitalisation rurale n’est pas une chose nouvelle en Chine – il y a 40 ans, cela fait déjà partie des objectifs de réforme et d’ouverture du pays. Suite au XVIeCongrès du Parti communiste chinois (PCC)en novembre 2002, des politiques plus spécifiques ont été mises en œuvre pour soutenir davantage le développement rural.

Une partie de la vision de la Chine pour revitaliser la campagne consiste à encourager les travailleurs migrants à retourner dans leur ville natale et à créer leur propre entreprise. Ce processus vise à inverser la croissance rapide de l’urbanisation, ainsi qu’à faire des efforts concrets pour réduire la pauvreté. Pour ce faire,la Commission nationale pour le développement et la réforme a publié un plan demandant que les gouvernements locaux et les institutions financières soutiennent ces migrants dans leurs efforts de démarrage d’entreprise.

Selon le ministère des Ressources humaines et de la Sécurité sociale, à lafin de 2017, plus de 7 millions des 286,5 millions de travailleurs migrants chinois sont retournés chez eux pour créer des entreprises. Selon le plan d’action publié en février par la Direction générale du Comité central du PCC et la Direction générale du Conseil des affaires d’État, le développement propre et durable est essentiel si la Chine veut atteindre son objectif de construire une « société de moyenne aisance dans tous les domaines » d’ici 2020. Ce sont aussi des facteurs qui contribuent à rendre le système agricole plus productif et efficace. À terme,l’agriculture pourra redevenir une « profession noble » et attirer la jeunesse urbaine instruite et autonomiser ceux qui travaillent dans ce domaine. Cela est également un bon exemple pour les pays africains qui pourront bénéficier de ce modèle de revitalisation rurale.

Enfin de compte, le gouvernement chinois est conscient que malgré les progrès réalisés en termes de croissance économique, de mise à niveau technologique et d’infrastructures modernes, une vraie réforme de l’intérieur du pays est impossible sans un développement durable des zones rurales. Fondamentalement, l’urbanisation est une tendance mondiale qui ne peut pas être inversée. Le seul moyen de réduire l’urbanisation est de combler l’écart entre les zones urbaines et rurales d’une manière holistique – de sorte que les problèmes de pauvreté, du bienêtre des agriculteurs, de l’utilisation collective des terres, de soutien pour les startups et de revitalisation de l’environnement puissent être gérés conjointement. Les avis du Comité central du PCC et du Conseil des affaires d’État sur la mise en œuvre de la stratégie de revitalisation rurale, ou le Document central no1, publié plus tôt cette année, traite directement de ces questions.Somme toute, il y a de plus en plus de raisons de croire que la Chine aura atteint son objectif de réforme de revitalisation rurale d’ici 2020.

En mars, la Chine a annoncé la transformation du ministère de l’Agriculture en ministère de l’Agriculture et des A ff aires rurales. Cela inaugure une nouvelle ère de rationalisation et d’efficacité, en unifiant le fonctionnement de ces deux secteurs connexes. Il faudra maintenant voir si cette volonté politique au niveau central est transmise au niveau local, permettant d’établir une base solide pour la revitalisation rurale qui englobe les populations rurales, l’agriculture et l’environnement rural.