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L’économètre

2018-01-11

中国与非洲(法文版) 2017年8期

CHINE : TITAN DE L’ÉNERGIE PROPRE

La Chine moderne est typiquement associée à la pollution lourde,stimulée par l’industrialisation rapide du pays, qui a permis à son économie de croître à un taux moyen d’environ 10 % par an au cours des trois dernières décennies. Il n’est pas rare pour beaucoup des métropoles les plus prolif i ques de la Chine de faire la une des journaux internationaux pour leurs niveaux extrêmes de pollution atmosphérique, qui ont culminé ces dernières années,avec l’urbanisation et l’expansion de la classe moyenne. La Chine,avec une population de plus d’1,3 milliard d’habitants, a dépassé les États-Unis comme plus grand consommateur d’énergie en 2010. Cependant, dans les dernières années, la Chine s’est investie comme jamais auparavant dans l’adoption des renouvelables, ainsi que l’exécution d’un certain nombre de projets d’énergie verte à grande échelle. Ceux-ci mettent en évidence le virage vert de la Chine et son émergence en tant que chef de fi le mondial dans les technologies énergétiques renouvelables et durables.

La Chine est maintenant le plus grand investisseur du monde dans les technologies renouvelables, avec près de 90 milliards de dollars en 2014, soit 73 % de plus que les États-Unis, le second plus grand investisseur au monde. Alors que le charbon, la source d’énergie la plus polluante, représentait 72 % de la production énergétique de la Chine en 2014, le pays a fait de grandes percées pour obtenir plus d’énergies renouvelables et réduire les émissions. Mais la Chine reste consciente qu’une conversion complète aux énergies renouvelables demandera au moins deux décennies, et fait tout son possible pour réduire ses émissions dans l’intervalle. Le pays a construit une nouvelle fl otte de centrales à charbon ultra-modernes, qui produisent plus d’électricité avec moins de charbon et ont une empreinte carbone substantiellement plus faible. À l’heure actuelle, la Chine dispose de 90 centrales, tandis que les États-Unis, le deuxième plus grand producteur d’énergie du monde, n’a qu’une seule centrale de ce type.

La Chine s’est également fi xé des objectifs énergétiques ambitieux. D’ici 2020, elle prévoit de produire 100 gigawatts d’énergie solaire et 200 gigawatts d’énergie éolienne, soit plus que tout autre pays. Pour la seule année 2015, la Chine a ainsi ajouté 31 gigawatts de puissance éolienne supplémentaire.

Pour souligner les progrès que la Chine a réalisés dans ce domaine, le Qinghai (une province avec une superf i cie supérieure à la France) a été alimenté à 100 % par les énergies renouvelables pendant une semaine entière en juin 2017. Avec l’indignation croissante de la population concernant la pollution de l’air dans de nombreuses villes, les autorités chinoises ont été promptes à réagir, mais aussi sensibiliser les jeunes à la question des renouvelables. Un projet récent dans le Shanxi répond à cette idée avec une centrale solaire de 100 hectares, et dont le champ de panneaux a été installé en forme de panda. Ce développement réduira la dépendance au charbon et réduira les émissions de carbone de 2,74 tonnes lorsqu›elle sera fi nalement élargie aux 607 hectares prévus.

Des solutions pour les pays africains

La Chine a encore un long chemin à parcourir pour être entièrement tributaire des renouvelables. Sa population est plus de quatre fois plus nombreuse que celle des États-Unis et, bien qu’elle ait promis d’ajouter 800 à 1 000 GW de capacité de production d’énergie verte d’ici 2030, il faudra encore utiliser du charbon pour produire de l’énergie à moyen terme. Les pays africains manquent généralement d’infrastructures comparables et il y a encore beaucoup à faire pour imiter le passage de la Chine aux énergies renouvelables. La Chine a pu atteindre ses jalons énergétiques en introduisant des politiques de facilitation, qui réduisent les blocages dans le secteur public, incitent aussi les entreprises privées à passer au renouvelables, et à réduire le gaspillage en renvoyant l’énergie excédentaire dans le réseau. Le programme d’approvisionnement indépendant en énergie renouvelable de l’Afrique du Sud en est un excellent exemple. La Chine a également fourni des conditions favorables pour fi nancer et construire des usines de production d’énergie renouvelable dans les pays africains, avec un projet récent au Ghana. Dans un monde où les États-Unis se sont démarqués de l’accord de Paris, la Chine est, de facto, le nouveau leader dans la mise en place d’un avenir vert.

CROISSANCE CONSTANTE ATTENDUE

La croissance du PIB chinois reste stable, en raison de la hausse du niveau d’emploi, des prix stables et d’une balance des paiements solide. Les chiffres de croissance des ventes au détail en avril et en mai ont été stables à 10,7 %sur l’année, une baisse marginale par rapport aux 10,9 %enregistrés en mars. Comme le gouvernement resserre son contrôle macroéconomique, il y aura très probablement une traînée sur l’activité économique. Celle-ci se traduira par une croissance plus lente du crédit, et des coûts de fi nancement plus élevés, avec des répercussions sur les investissements fi xes plus tard dans l’année. Mais la supervision de l’État est susceptible d’en réduire l’impact. En mai, les exportations ont augmenté au-delà des attentes des analystes à 8,7 % par an. Les importations ont augmenté de 14,8 % au cours du même mois, pendant la baisse des prix des produits de base.

Indicateurs économiques sains

L’indice des prix à la consommation de la Chine (IPC), une mesure de l’inf l ation, a été en hausse de 1,5 % sur une année glissante en mai, avec des prix augmentant jusqu’à 1,7 % dans les zones urbaines et 1,1 % dans les zones rurales.En mai, les prix de l’alimentation, du tabac et de l’alcool ont baissé de 0,5 % sur une année glissante. Les services de santé ont continué d’enregistrer la plus forte augmentation,avec 5,9 % au cours du même mois. Les autorités chinoises ont fi xé le seuil d’inf l ation à 3 % pour 2017, en conformité avec la cible de l’année dernière.

En juin, l’indice des directeurs d’achat chinois (PMI), un indicateur économique du secteur manufacturier, a augmenté de 0,5 points, pour passer à 51,7, une hausse constante qui signale une conf i ance renouvelée dans le secteur manufacturier.

Atterrissage téléguidé

Le directeur adjoint du Bureau des statistiques, des analyses et du monitoring économique chinois a aff i rmé que la croissance devrait être stable grâce à la mise en œuvre des réformes structurelles. Cela est dû aux « politiques macroéconomiques de soutien, aux exportations en hausse et à un renforcement de la réglementation fi nancière, visant à stimuler le capital dans la fabrication et dans d’autres secteurs non-f i nanciers. » Lors de la 11eRéunion annuelle des Nouveaux Champions, le premier ministre Li Keqiang a mentionné que la Chine était toujours sur la bonne voie pour atteindre son objectif annuel de 6,5 %.Toutefois, le premier ministre a ajouté que maintenir un taux de croissance moyen à élevé serait diff i cile, du fait du rééquilibrage de l’économie, loin des exportations et des investissements, vers un modèle plus optimisé, axé sur le consommateur.