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La coopération dans l’éducation rapprocheles élèves chinois et français—Interview de Ma Yansheng, ministre-conseiller de l’Éducation auprès de l’ambassade de Chine en France

2017-03-16ZHANGXIN

今日中国·法文版 2017年3期

ZHANG XIN*

La coopération dans l’éducation rapprocheles élèves chinois et français—Interview de Ma Yansheng, ministre-conseiller de l’Éducation auprès de l’ambassade de Chine en France

ZHANG XIN*

Ma Yansheng

«En matière d’éducation, la coopération et les échanges entre la Chine et la France ne cessent de s’élargir à de nouveaux domaines, de s’enrichir et de donner des résultats plus convaincants, contribuant ainsi toujours plus au renforcement et à la pérennisation du partenariat global stratégique entre les deux pays », fait remarquer Ma Yansheng, ministre-conseiller de l’Éducation auprès de l’ambassade de Chine en France.

Des mécanismes de haut niveau pour une coopération plus étroite

Le 30 juin 2016, lors de la 3esession du Mécanisme sinofrançais de dialogue sur les échanges humains et culturels, Mme la vice-premier ministre chinoise Liu Yandong et le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault ont signé, au nom de leur pays respectif, un accord-cadre portant sur la construction conjointe de la « Maison des étudiants chinois » au sein de la Cité internationale universitaire de Paris.

Ma Yansheng précise que cette initiative remonte à l’année 2011. Elle a pour objectif non seulement de faciliter l’accès au logement pour les nombreux étudiants chinois, mais aussi de favoriser les échanges entre ces étudiants chinois et ceux venus d’autres pays. Certains hommes politiques français, comme le ministre des Affaires étrangères d’alors Laurent Fabius, font grand cas de cette initiative, estimant qu’elle revêt une importance symbolique qui témoigne des bonnes relations sino-françaises.

Établissement situé dans le 14earrondissement, la Cité internationale universitaire de Paris offre aux étudiants et chercheurs étrangers des possibilités d’hébergement et d’autres services. Elle constitue un lieu d’échanges culturels pour les jeunes de diverses nationalités qui y demeurent. Actuellement, le campus principal compte 37 résidences, qui ont été financées respectivement par 24 pays, et accueille chaque année environ 12 000 jeunes issus des quatre coins du monde. Ces dernières années, les étudiants chinois représentent l’un des plus grands échantillons sur le total des étudiants logés dans la Cité internationale de Paris, d’où la construction prochaine de la « Maison des étudiants chinois ».

Outre cette initiative, la Chine et la France ont ratifié des dizaines d’accords de coopération éducative. Ces accords visent, d’une part, à renforcer continuellement la collaboration dans l’enseignement supérieur, les échanges de personnel, l’apprentissage des langues et les rencontres sportives ; d’autre part, ils traitent de la mise en place commune de projets de haut niveau pour la formation de divers talents.

M. Ma poursuit en nous présentant deux autres événements. Tout d’abord, le Forum franco-chinois de l’enseignement supérieur consacré aux universités et aux écoles d’ingénieurs, qui s’est tenu dans le cadre de la 3esession du Mécanisme sino-français de dialogue sur les échanges humains et culturels. Ensuite, le Symposium sino-français de l’entrepreneuriat et l’innovation des jeunes, qui se veut d’offrir une plate-forme haut de gamme pour permettre aux étudiants-entrepreneurs chinois et français de partager leurs expériences.

Par ailleurs, la ferveur pour les échanges bilatéraux dans le domaine du sport s’intensifie de jour en jour. En 2016, la Chine a envoyé 240 entraîneurs de football suivre une formation approfondie dans des villes françaises comme Marseille, Montpellier, Toulouse, Bordeaux et Rouen. Les échanges sportifs entre les étudiants chinois et français sont en plein essor, soutenus notamment par l’organisation conjointe de matchs amicaux.

L’enthousiasme français pour la langue chinoise

Aujourd’hui, la langue chinoise est la cinquième langue étrangère la plus enseignée en France, comptabilisant plus de 100 000 apprenants. L’enseignement du chinois, langue autrefois reléguée au rang d’option, est une tendance et un tremplin vers l’emploi. Parallèlement, le nombre de Chinois qui partent étudier en France progresse chaque année et ceux-ci bénéficient de conditions d’accueil nettement meilleures que par le passé. Ainsi, la coopération sino-française dans l’enseignement supérieur est hautement complémentaire et mutuellement bénéfique, ce qui présage un immense potentiel et de belles perspectives de développement futur.

Actuellement en France, plus de 150 universités, 660 écoles secondaires et 20 écoles primaires dispensent des cours de chinois. 28 établissements supérieurs proposent d’étudier la langue et la culture chinoises en cursus de licence ou master. Fin 2016, l’Hexagone abritait 17 instituts Confucius et trois classes Confucius. L’année dernière, le Hanban (Bureau du Conseil international pour la promotion de la langue chinoise) a envoyé en France près 120 professeurs de chinois, titulaires ou bénévoles.

Ma Yansheng indique que la passion des Français pour l’apprentissage du chinois va croissant : « J’ai visité une école primaire à Rennes qui venait d’ouvrir une section internationale de chinois. D’après le directeur de l’école, beaucoup de parents souhaitent que leurs enfants choisissent le chinois comme deuxième langue étrangère et les influencent en ce sens. Cependant, le nombre de professeurs envoyés par la Chine n’est pas suffisant pour répondre à cette demande française en hausse. »

« En 2008, plusieurs sections internationales de chinois ont été ouvertes sous l’œil attentif du ministère français de l’Éducation et servent désormais de modèle dans tout le système éducatif français pour l’enseignement de la langue chinoise, ajoute M. Ma. Il existe actuellement en France 38 établissements secondaires et primaires ayant ouvert ce type de classe, que fréquentent plus de 2 000 élèves. Dans le dispositif des sections internationales proposées, les classes franco-chinoises sont les 3eplus nombreuses, après les classes franco-britanniques et les classes franco-américaines mais devant les classes franco-allemandes. »

En outre, des activités de découverte de la culture chinoise, toujours plus nombreuses et plus variées, sont proposées aux élèves de tous âges. En France, il existe un certain nombre de programmes de référence dans ce domaine, tels que le concours annuel « Pont vers le chinois », le Camp d’automne qui envoie des collégiens ou lycéens en séjours linguistiques en Chine et le Concours d’écriture chinoise, qui gagne en renommée et attire de plus en plus de participants.

Davantage d’étudiants français en Chine

De nos jours, l’université Tsinghua, l’université Renmin et d’autres établissements supérieurs chinois sont particulièrement accueillants avec les étudiants étrangers, tandis que le gouvernement chinois se montre de plus en plus généreux avec les bourses qu’il accorde aux étudiants étrangers. Il faut dire que le renforcement de l’influence de la Chine dans le monde et l’élévation du niveau d’instruction de sa population ont permis à l’enseignement supérieur chinois d’accélérer sa marche vers l’internationalisation.

Pavillon de la France au Salon international de l’éducation de Chine organisé en octobre dernier à Beijing

En 2016, bon nombre d’universités chinoises, dont l’université de Beijing, l’université Tongji, l’Université des langues étrangères de Beijing et l’université de Wuhan ont chargé un groupe d’études d’aller jeter un œil à l’enseignement supérieur français pour s’inspirer de ce modèle à divers égards.

Ces dernières années, les établissements supérieurs chinois séduisent de plus en plus les étudiants français. Selon Ma Yansheng, si le nombre d’étudiants français en Chine augmente année après année, c’est en partie grâce au projet « Étudier en Chine » lancé par le ministère chinois de l’Éducation. À l’heure actuelle, plus de 10 000 étudiants français viennent étudier en Chine par différents canaux. Ceux qui bénéficient d’une bourse octroyée par le gouvernement chinois, par exemple, sont de plus en plus nombreux : ils étaient 112 durant l’année scolaire 2016-2017, un record historique.

M. Ma note que les étudiants français en Chine se consacrent non seulement à l’apprentissage du chinois, mais suivent également des cours spécialisés dans une variété d’autres domaines tels que l’économie, l’histoire et le droit. Il observe également que ces étudiants français ne se cantonnent plus à Beijing, Shanghai et Guangzhou, mais sont dispersés dans d’autres villes comme Xi’an, Chengdu, Kunming et Wuhan.

« À travers leurs études et leur expérience sur le sol chinois, les étudiants français comprennent mieux la Chine et s’y attachent. Ils portent un regard objectif et rationnel sur des sujets comme le développement du pays et son rôle à l’échelle internationale. Ces jeunes bilingues, étant familiers avec les cultures, les modes de vie et les concepts des deux pays, deviendront d’importants promoteurs des échanges sino-français et insuffleront un nouvel élan aux relations bilatérales », conclut Ma Yansheng.

*ZHANG XIN est journaliste en France pourNouvelles d’Europe.