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Tai’an,ville millénaire au pied du mont Taishan

2023-05-07ParWANGWENJIEmembredeladaction

今日中国·法文版 2023年5期

Par WANG WENJIE, membre de la rédaction

La ville de Tai’an, littéralement 《la prospérité du pays et le bonheur du peuple》, doit son nom au mont Taishan. En effet, il y a une expression dans l’antiquité:《si le mont Taishan est en paix, tous les territoires du pays sont en paix》. Située au centre de la province du Shandong, elle a été incorporée à la première liste des villes touristiques ouvertes au monde par le Conseil des Affaires d’État en 1982.

Le train est le principal moyen de transport pour venir à Tai’an, car cette ville n’a pas son propre aéroport. L’aéroport le plus proche se trouve à Jinan, chef-lieu du Shandong. Tai’an dispose de deux gares ferroviaires:l’une est appelée la gare de Taishan et se situe dans la zone urbaine, les trains ordinaires et les trains au départ de Jinan s’y arrêtent ; l’autre est appelée la gare TGV de Tai’an et se situe à 11 km du centre de la ville. Elle fait partie des arrêts de la ligne à grande vitesse Beijing-Shanghai, alors les voyageurs en provenance de Shanghai et de Beijing descendent essentiellement dans cette gare.

Le mont Taishan

La principale destination touristique de la ville est le mont Taishan. Aussi appelé le Mont de l’Est, il est la plus vénérée des cinq montagnes sacrées aux côtés du mont Songshan ou Mont Central dans le Henan, du mont Huashan ou le Mont de l’Ouest dans le Shaanxi, du mont Bei Hengshan ou le Mont du Nord dans le Shanxi et du mont Nan Hengshan ou Mont du Sud dans le Hunan.

Le mont Taishan fut pendant 2 000 ans l’un des principaux lieux de culte où se rendaient les empereurs pour y pratiquer des sacrificesfengshanen hommage au Ciel et à la Terre. En 219 av. J.-C, l’empereur Qin Shi Huang y offrit des sacrifices en son honneur pour faire savoir aux dieux qu’il avait réussi à unifier l’ensemble de la Chine.

Sous la dynastie Tang (618-907), la région du mont Taishan était considérée comme un important centre politique, économique et culturel. Après la dynastie Song (960-1279), il obtint le statut de site culturel renommé en tant que centre du taoïsme et du bouddhisme. Au cours des dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1636-1912), son statut s’améliora encore, jusqu’à devenir un lieu d’inspection royale et d’examens impériaux.

Site d’une exceptionnelle valeur historique, culturelle, esthétique et scientifique, le mont Taishan a été inscrit en 1987 sur la liste du Patrimoine mondial. Le 18 septembre 2006, il a aussi été inclus dans le réseau mondial des géoparcs de l’UNESCO. En 2007, le Shigandang (stèle destinée à éloigner les esprits malfaisants) de Taishan et le théâtre d’ombres chinoises de Taishan ont été inscrits au patrimoine culturel immatériel de la Chine.

On compte autour du mont Taishan une vingtaine de complexes architecturaux, avec plus de 2 200 gravures sur stèle. Les taoïstes et les bouddhistes considéraient le mont Taishan comme un royaume des merveilles, construisant ainsi un grand nombre de temples, entre autres le temple Puzhao à Tai’an et le temple Lingyan à Jinan. Très admiratifs, de nombreux lettrés venaient au mont Taishan pour écrire des poèmes et des textes. Il y a également un certain nombre d’arbres très anciens et remarquables qui font partie intégrante du paysage du mont Taishan aux côtés d’éléments architecturaux, peintures, sculptures, inscriptions sur pierre, entre autres.

Ce printemps, la zone touristique du mont a ouvert ses trois entrées officielles:Hongmen, Tianwaicun et Taohuayu, dont les deux premières sont choisies par la majorité écrasante des visiteurs. En passant par Tianwaicun, on peut arriver directement à la moitié du flanc du mont Taishan en bus touristique. L’itinéraire de Hongmen passe par de nombreux sites touristiques célèbres, et l’ascension n’est pas vraiment compliquée. En revanche, située au pied de l’ouest du mont Taishan, l’entrée de Taohuayu est assez loin du centre de la ville, ce qui la rend moins facile d’accès, et oblige les voyageurs à s’y rendre en voiture.

Le temple Dai

Quatre merveilles sont attribuées au mont Taishan, notamment l’océan de nuages, les reflets pourpres du soleil couchant, les lumières de Bouddha, et en tête de la liste, le lever de soleil. Pour pouvoir admirer cette dernière merveille, il y a deux options. L’une consiste à loger dans l’hôtel au sommet du mont et à se lever très tôt le lendemain ; l’autre consiste à commencer à grimper depuis l’entrée de Hongmen pendant la première moitié de la nuit (le trajet complet dure environ 6 h).

Le temple Dai

Anciennement connu sous le nom de temple Dongyue ou de temple Tai, le temple Dai était le point de départ des pèlerinages du mont Taishan. Construit sous la dynastie Han (206 av. J.-C.-220 ap. J.-C.), il est dédié au dieu du mont Taishan. Ainsi, les empereurs dans l’antiquité y séjournaient et y tenaient de grandes cérémonies quand ils pratiquaient des sacrificesfengshan. Au début, le temple Dai était assez modeste, tandis qu’il devint prospère sous la dynastie Tang (618-907), puis s’agrandit sous la dynastie Song (960-1279). Avec une architecture de palais impérial, le temple Dai fait partie des quatre plus anciens édifices les plus célèbres de Chine, avec la Cité interdite à Beijing, la Résidence de montagne et temples avoisinants à Chengde (Hebei), ainsi que le temple et cimetière de Confucius et résidence de la famille Kong à Qufu (Shandong).

Les bégonias en pleine floraison du mont Taishan

Situé non loin de l’entrée du site touristique, le portique commémoratif en pierre du temple Dai impressionne beaucoup les voyageurs. Construit en 1672, il mesure 12 m de haut pour 9,8 m de large. Avec ses gravures gracieuses, il est un trésor de l’art de la sculpture de pierre de la dynastie des Qing (1636-1912).

Le temple Dai abrite la plus grande concentration d’objets anciens du mont Taishan. Ayant une grande quantité de gravures sur pierre à travers les âges, il est considéré comme la troisième forêt de stèles en Chine, après celle de Xi’an (Shaanxi) et celle de Qufu.

Le cœur du temple Dai se trouve dans la salle Tiankuang, construite en 1009. Cet édifice renferme une majestueuse statue du dieu de Taishan, mais surtout, une fresque peinte sur les murs ouest, nord et est qui attire tous les regards. Sur 3,3 m de haut et 62 m de long, elle représente le dieu de Taishan faisant sa tournée d’inspection et retournant à son palais.

Le temple Puzhao

Situé au pied d’une colline du mont Taishan, le temple Puzhao (littéralement que la gloire de Bouddha inonde toute la terre de sa lumière) se trouve entre les entrées Tianwaicun et Hongmen. Selon la légende, il fut construit pendant la période des Six Dynasties (220-589), et entretenu et agrandi à travers les âges. Pour le moment, c’est un site touristique gratuit.

L’arrière-cour du temple dispose de nombreuses particularités, telles qu’une pierre en forme de dessus de table qui peut émettre cinq sons différents et une petite forêt de bambous.

Bien que les touristes qui viennent à Tai’an pour gravir le mont Taishan soient extrêmement nombreux, la majorité d’entre eux n’ont pas le temps de se promener dans ce petit temple qui peut calmer l’esprit. Ce sont plutôt les résidents locaux qui aiment s’y rendre et aller se prélasser dans le parc voisin ou gravir les montagnes à proximité.

Après avoir quitté le temple, à moins de dix minutes de marche, on peut visiter le mémorial de Feng Yuxiang (1882-1948). Ce général a vécu en ermite deux fois, en 1932 et 1933, dans une petite maison à deux étages derrière le temple Puzhao, laissant de nombreux vestiges historiques. Pendant son séjour à Tai’an, il a fondé 15 écoles primaires, financé la construction du pont Dazhong et du temple des martyrs du soulèvement de Luanzhou (qui est une partie importante de la révolution de 1911).

Les ombres qui dansent

Le théâtre d’ombres chinoises du mont Taishan est apparu durant la dynastie Qing. Il a emprunté des mélodies issues de l’art des ombres chinoises du Shandong, tout en absorbant des mélodies folkloriques populaires, pour former enfin son style unique. Un art transmis oralement, le spectacle d’ombres de Taishan est dépourvu de scénario écrit et joué entièrement grâce à la mémoire des interprètes.

Le 30 décembre 2006, le théâtre d’ombres chinoises de Taishan a été inclus sur la première liste du patrimoine culturel immatériel de niveau provincial du Shandong ; le 7 juin 2008, il s’est classé sur la liste du patrimoine culturel immatériel de niveau national.

Le 1ermars 2023, les résultats de la première sélection d’《excellents promoteurs culturels de base du Shandong》ont été annoncés. Parmi les 25 sélectionnés, on compte Fan Zheng’an né en 1945, président de l’Institut d’art des ombres chinoises du Taishan et également héritier de cet art traditionnel. Dévoué à cet art depuis plus de 60 ans, il espère que le patrimoine culturel immatériel chinois sera porté à l’attention de plus de monde.