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La Chine contribue à l’établissement d’un nouveau modèle de relations internationales

2016-09-20WUSIKE

今日中国·法文版 2016年9期

WU SIKE*



La Chine contribue à l’établissement d’un nouveau modèle de relations internationales

WU SIKE*

À l’heure actuelle, la commu-

nauté internationale vit une période de grands développements, réajustements et transformations. La conjoncture internationale et l’ordre mondial sont en évolution rapide,et les différents pays du monde se trouvent devant d’importantes opportunités telles que la baisse des risques de confrontation entre grandes puissances, les progrès fulgurants des sciences et techniques et la coopération régionale en plein essor, tout en étant confrontés à la multiplication des défis planétaires comme le terrorisme, le changement climatique et la sécurité des ressources énergétiques.

La paix et le développement demeurent les deux thèmes majeurs de notre époque. Cependant, il s’est produit ces derniers temps des événements qui ont augmenté les risques géopolitiques, notamment le vote britannique pour la sortie de l’Union européenne et une série d’attaques terroristes en France, en Allemagne, en Asie de l’Ouest et dans certains pays africains. En mer de Chine méridionale, la tranquillité régionale a été perturbée par la farce de l’arbitrage international initiée par l’ancien gouvernement philippin à l’instigation de forces extérieures. C’est ainsi que le concept de « démondialisation », dans lequel s’inscrivent le protectionnisme et l’isolationnisme, commence à se répandre largement. En raison de la reprise atone de la croissance économique et du marasme du commerce mondial, les causes de la coopération et du développement ont encore un très long et ardu chemin à parcourir. Toutefois, avec le développement prodigieux de la mondialisation économique et de la révolution des sciences et technologies, les destins humains sont de plus en plus liés, et ceux qui se soucient du destin de l’humanité réfléchissent à cette question : quel type de relations internationales doit-on établir au XXIesiècle ?

Coopération gagnant-gagnant

Lors de son voyage en Russie en mars 2013, le président Xi Jinping a proposé pour la première fois la mise en place d’un nouveau type de relations internationales axées sur la coopération et l’esprit gagnant-gagnant. À plusieurs occasions,il a souligné que pour marcher avec son époque, il ne convient pas de faire entrer le corps dans le XXIesiècle tout en gardant la tête dans le passé, dans le vieux carcan de la mentalité de la guerre froide et des jeux à somme nulle. Il faut, selon lui, établir un nouveau type de relations internationales ayant pour essence la coopération gagnant-gagnant et traduire celle-ci dans tous les domaines : politique,économique, culturel et sécuritaire. En septembre 2015, lorsqu’il participait à une série de sommets pour commémorer le 70eanniversaire de l’ONU, il a proposé, du haut de la tribune de l’ONU, de poursuivre et faire rayonner les buts et principes de la Charte des Nations unies,de construire un nouveau modèle de relations internationales ayant pour essence la coopération gagnant-gagnant, et de créer une communauté de destin pour l’humanité. Établir un nouveau type de relations internationales axées sur la coopérationgagnant-gagnant est ainsi devenu l’idée directrice essentielle de la diplomatie chinoise, et un nombre croissant de pays du monde y adhèrent.

Le 4 décembre 2015, Xi Jinping a participé à la cérémonie d’ouverture du Sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération sino-africaine.

L’établissement d’un nouveau type de relations internationales vise à traiter les relations internationales avec l’objectif commun de la création d’une communauté de destin pour l’humanité et recommande de « développer un partenariat sur la base du traitement d’égal à égal, de la concertation et de la compréhension mutuelle ;de créer une architecture de sécurité marquée par l’équité, la justice, l’engagement commun et le partage ; de rechercher un développement ouvert, innovant, inclusif et bénéfique à tous ; de promouvoir les échanges et l’enrichissement mutuel entre civilisations dans le respect de la différence ; et de construire un écosystème respectueux de la nature et favorable au développement vert ».

En vue de l’établissement d’un nouveau type de relations internationales, les intérêts communs doivent servir de base pour conduire les relations internationales. Dans le monde d’aujourd’hui, avec l’approfondissement continu des liens d’indépendance et l’intégration des intérêts entre les différents pays, ceux-ci ont des besoins réels et une volonté politique renforcée d’œuvrer ensemble pour un environnement de paix et de stabilité et pour le développement commun. La promotion d’un nouveau type de relations internationales axées sur la coopération gagnant-gagnant exige que les différents pays, tout en sauvegardant leurs propres intérêts, considèrent la défense et la promotion des intérêts communs de l’humanité comme point de départ fondamental pour envisager les relations internationales. Les différents pays doivent, sur la base de la recherche d’un terrain d’entente par-delà les divergences,se respecter mutuellement, se traiter sur un pied d’égalité, et consolider et élargir sans cesse leurs intérêts communs pour réaliser une coexistence pacifique et harmonieuse malgré des systèmes sociaux différents,des voies de développement différentes et des pays aux traditions culturelles différentes, et établir des bases solides pour un développement sain, stable et durable des relations internationales.

La Chine en exemple

La Chine non seulement préconise,mais aussi promeut infatigablement un nouveau type de relations internationales.

Sur le plan politique, elle contribue à frayer progressivement une nouvelle voie d’échanges entre États. Parmi les principales grandes puissances, elle a été la première à définir l’établissement de partenariats comme principe directeur des relations interétatiques. Fidèle au principe de « développer le dialogue et le partenariat plutôt que la confrontation et la formation d’alliances », elle a établi des partenariats sous différentes formes avec plus de 80 pays, régions ou organisations régionales,mettant ainsi en place un réseau planétaire. Ces relations, qui ne visent ni un ennemi imaginaire, ni une partie tierce, traduisent bien le principe de paix, d’égalité et d’inclusivité. La diplomatie chinoise œuvre constamment à l’établissement de cadres de relations entre grands pays, caractérisés par la stabilité et l’équilibre, met en application consciencieusement les principes d’amitié, de sincérité, de réciprocité et de tolérance vis-à-vis des pays voisins, et travaille à créer, de concert avec les pays de la région, une communauté de destin pour l’Asie. Cela a permis de développer une coopération tous azimuts, à différents niveaux et dans divers domaines, et d’approfondir continuellement l’intégration des intérêts. La Chine, adoptant un juste concept de la justice et des intérêts, s’efforce de renforcer la solidarité et la coopération avec les pays en développement d’Asie,d’Afrique et d’Amérique latine, visant une couverture totale de coopération avec les pays et régions en développement et pour l’amener à un nouveau palier.

Sur le plan économique, la Chine contribue à la formation d’une nouvelle conjoncture de développement inclusif. Actuellement, malgré certaines fluctuations, l’économie chinoise est caractérisée par une stabilité générale et une tendance à l’amélioration, et joue un rôle stabilisateur dans l’économie mondiale. La Chine participe activement aux discussions et à la coopération pour le développement durable dans le cadre de l’ONU, ainsi qu’à la mise en œuvre de son Agenda 2030

En vue de l’établissement d’un nouveau type de relations internationales, les intérêts communs doivent servir de base pour conduire les relations internationales.de développement durable. Observant les principes de consultation commune,de construction conjointe et de partage,elle fait avancer l’exécution du projet des Nouvelles Routes de la Soie, tout en redoublant d’efforts pour réaliser l’interconnexion des stratégies de développement des pays riverains, en vue d’insuffler une grande vitalité au développement du continent eurasien et du reste du monde. Elle s’applique à renforcer son interconnexion avec les pays voisins et déploie de grands efforts pour la réalisation de projets d’intérêt mutuel dans le cadre de l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie et ceux-ci ont obtenu de premiers résultats significatifs. Elle contribue à l’approfondissement de la coopération internationale en matière de capacités de production, en sorte que celle-ci couvre déjà les quatre grands continents que sont l’Asie, l’Afrique, l’Europe et l’Amérique,ce qui permet aux fruits de son développement de profiter à une région plus large. Par ailleurs, elle a pris l’initiative de créer la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB), le Fonds de la Route de la Soie et la Nouvelle Banque de développement des BRICS, tout en apportant sa contribution à la réforme et à l’amélioration du mécanisme de gouvernance économique mondiale. Enfin, dans sa préparation du Sommet du G20 à Hangzhou, la Chine invite les pays membres à approfondir la réforme, à promouvoir l’innovation et à renforcer la coordination,afin d’apporter sa contribution à la promotion d’une économie mondiale innovante,revigorée, interconnectée et inclusive.

Le développement économique de la Chine étant entré dans une « nouvelle normalité », le pays doit résoudre ses problèmes structurels en matière d’emploi. Le gouvernement chinois souligne que « l’emploi est vital pour le bien-être de la population », insiste sur une stratégie de priorité à l’emploi et applique une politique plus active dans ce domaine. Il veille à promouvoir la décentralisation et la simplification administratives, à coordonner la supervision et la liberté du marché, et à améliorer la prestation de services. Il déploie de grands efforts pour développer l’enseignement professionnel et la formation continue, et pour accélérer la mise en place du système de protection sociale. Tout en essayant de maintenir une croissance économique moyennement rapide et d’orienter le développement vers le haut et moyen de gamme, il renforce la création d’emplois et l’optimisation structurelle des emplois. Le gouvernement chinois entend intensifier sa coopération avec la communauté internationale et apporter une plus grande contribution au développement inclusif dans le monde pour assurer à chacun un travail honorable.

Après la clôture de l’Expo Chine-pays arabes 2015 à Yinchuan, des invités de la Jordanie, pays d’honneur,dansent avec les locaux.

La Chine est le plus grand pays en développement. Malgré une multitude de difficultés et de défis, l’économie chinoise résiste bien et jouit d’un grand potentiel et d’une large marge de manœuvre. Deuxième économie et premier pays manufacturier au monde, la Chine est un grand pays du commerce de marchandises et de services, d’introduction de capitaux étrangers et d’investissements à l’étranger. Elle possède les ressources humaines et les talents les plus riches du monde, le plus important contingent de scientifiques et techniciens, et le marché émergent le plus prometteur. Elle poursuivra résolument sa politique de réforme et d’ouverture,continuera à approfondir la réforme structurelle, notamment du côté de l’offre. Elle a l’assurance et la capacité de réaliser les principaux objectifs de développement de cette année pour maintenir une croissance moyennement rapide.

Face à des situations de crise qui se succèdent et à des défis planétaires complexes,la Chine a formulé de nouvelles idées pour la sauvegarde de la sécurité internationale et régionale, en proposant un concept de sécurité commune, globale, coopérative et durable. Elle a œuvré pour apporter une solution politique aux problèmes mondiaux, en apportant d’importantes contributions au règlement politique de la question nucléaire iranienne, ainsi qu’aux questions de la Syrie, du Soudan du Sud,de l’Afghanistan et du nucléaire dans la péninsule coréenne. Elle a proposé une « approche à double voie » pour régler la question de la mer de Chine méridionale,qui consiste à, d’une part, défendre fermement la souveraineté territoriale nationale et les droits et intérêts maritimes de la Chine, et d’autre part, joindre ses efforts à ceux des pays de la région pour sauvegarder la paix et la stabilité. Elle a pris activement part à la coopération internationale contre le terrorisme, appelant à s’attaquer tant à ses manifestations qu’à ses racines,et à lutter contre les doubles standards. Elle s’est profondément engagée dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU : parmi les cinq pays membrespermanents du Conseil de sécurité, la Chine est le pays qui a envoyé le plus de soldats pour les opérations de maintien de la paix et est le deuxième contributeur financier aux missions de maintien de la paix. Elle a adhéré au nouveau mécanisme des forces de maintien de la paix en attente, créé une force de réserve de 8 000 éléments et mis en place des unités de police constituées permanentes pour le maintien de la paix. Des flottes de la marine chinoise ont accompli, au cours des sept dernières années, des missions d’escorte dans le golfe d’Aden et les eaux somaliennes pour plus de 6 000 navires chinois et étrangers. Enfin, elle a joué un rôle actif dans la promotion de la coopération internationale dans les domaines de la cybersécurité et du changement climatique, et fourni un nombre croissant de solutions dans l’intérêt de la paix et de la sécurité mondiales, assumant ainsi pleinement ses responsabilités de grand pays.

Le 29 juillet 2016, à Hangzhou, les habitants admirent l’œuvre murale G20 réalisée avec des plantes grimpantes.

L’un des aspects importants de la diplomatie chinoise consiste à encourager le respect mutuel des différentes civilisations et à promouvoir leurs échanges et leur enrichissement mutuel. La Chine préconise en tout temps la diversité culturelle et le respect du libre choix du système social et de la voie de développement de chaque pays. Il faut, selon elle, que les échanges et l’inspiration mutuelle entre civilisations remplacent la confrontation, en vue de réaliser l’intégration et la coexistence harmonieuse dans la diversité des ethnies,cultures et religions.

Belles perspectives de développement de la coopération entre la Chine et les pays d’Asie de l’Ouest et d’Afrique

Les pays arabes et africains, qui occupent une place très importante dans la balance diplomatique chinoise, sont des partenaires stratégiques pour réaliser la coopération globale et le développement commun. La Chine est heureuse de constater que, guidée par le concept de coopération gagnant-gagnant, la coopération sino-arabe a enregistré d’importants résultats : cinq pays arabes ont signé un accord de coopération avec la Chine dans le cadre du projet des Nouvelles Routes de la Soie, sept pays arabes sont devenus membres fondateurs de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures fondée à l’initiative de la Chine, et huit pays arabes ont établi des partenariats stratégiques avec la Chine, qui est devenue le plus grand partenaire commercial de dix pays arabes. D’autre part, le nombre d’étudiants arabes en Chine a rapidement augmenté pour atteindre 14 000 personnes, et près de 200 vols relient chaque semaine la Chine et les pays arabes. Ce sont là les fruits des efforts conjugués des deux parties et leurs relations, fondées sur le respect mutuel et l’esprit gagnant-gagnant, ont certainement de belles perspectives de développement.

L’Afrique, en tant que continent dynamique, voit s’accroître sans cesse sa position et son influence sur la scène internationale. La coopération sino-africaine constitue une partie importante des relations de l’Afrique avec le reste du monde. En décembre 2015, lors du Sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération sino-africaine qui a été couronné d’un grand succès, le président Xi Jinping a exposé de façon complète et systématique les nouvelles idées directrices de la politique africaine de la Chine. Il a annoncé à cette occasion la décision d’élever les relations sino-africaines à un partenariat stratégique global et de travailler avec l’Afrique pour mettre en œuvre dix programmes prioritaires de coopération dans les trois ans à venir en dégageant à cet effet 60 milliards de dollars. Grâce aux efforts conjugués de part et d’autre, le suivi des résultats du Sommet de Johannesburg a progressé dans de bonnes conditions, et de premiers résultats ont déjà été obtenus dans un grand nombre de projets de coopération,dans l’intérêt des peuples chinois et africains. Tous ces succès profitent non seulement au développement commun de la Chine et de l’Afrique, mais ils créent aussi des conditions favorables pour l’élargissement de la coopération de la communauté internationale avec l’Afrique.

La Chine entend mettre en pratique, de concert avec les pays arabes et africains et les autres pays du monde, le concept de coopération gagnant-gagnant pour inscrire de nouveaux chapitres dans les relations internationales du XXIesiècle et créer un avenir brillant où les peuples du monde jouiront tous de la dignité, des résultats du développement et de la sécurité.

*WU SIKE, diplomate chevronné, est un ancien envoyé spécial de la Chine au Moyen-Orient.